Adoption simple ou adoption plénière ?

Les modalités de l’adoption

L’adoption permet de créer un lien de filiation nouveau entre l’adopté et l’adoptant. Elle peut être simple ou plénière, et toujours à l’initiative de l’adoptant.

L’adoption peut être demandée par une personne seule (âgée de plus de 26 ans et ayant au moins 15 ans de plus que l’adopté) ou par un couple, indépendamment du type d’union (les deux membres du couple devant avoir plus de 15 ans que l’adopté).

S’il est possible d’adopter un majeur, seuls certains mineurs peuvent être adoptés : les pupilles de la nation, les mineurs judiciairement déclarés abandonnés, les mineurs dont la famille biologique a donné son accord à l’adoption.

Outre les conseils qu’il peut délivrer quant aux conséquences d’une adoption, le notaire est tenu d’intervenir pour recueillir le consentement à l’adoption de la personne adoptée lorsque celle-ci est majeure ou mineure de plus de 13 ans.

Adoption simple ou plénière ?

L’adoption simple crée un nouveau lien de parenté entre adoptant et adopté, lequel vient s’ajouter au lien de parenté existant déjà avec la famille biologique de l’adopté. L’adopté a ainsi « deux familles ».
L’adoption plénière a des effets beaucoup plus forts : sauf rares exceptions, elle ne peut concerner que les enfants de moins de 15 ans, et crée alors un nouveau lien de parenté entre adoptant et adopté, lequel se substitue purement et simplement au lien de parenté existant avec la famille biologique de l’adopté. L’adopté n’a donc « qu’une famille unique », celle de l’adoptant.

Adoption simple

Adoption plénière

Lien familial

L’adopté reste lié à sa famille biologique, et la famille d’adoption s’ajoute à celle d’origine.

Autorité parentale

Parents adoptifs exclusivement.
En cas d’adoption de l’enfant du conjoint, c’est le parent biologique seul qui exerce l’autorité parentale.

Nom de l’adopté

Pour le mineur : le nom de l’adoptant s’ajoute à celui de l’adopté, ou le remplace s’il y consent.
Pour le majeur : le nom de l’adoptant ne s’ajoute à celui de l’adopté que si celui-ci y consent.

Nationalité

L’enfant doit demander la nationalité française, car son obtention n’est pas automatique.

Mariage

Interdit entre l’adopté et sa famille d’origine ainsi que dans la famille de l’adoptant.

Héritage

L’adopté hérite des deux familles, selon une fiscalité « classique » à l’égard de sa famille biologique mais en tant « qu’étranger » à l’égard de sa famille adoptive.

Révocation

Uniquement pour motifs graves.

Lien familial

La famille d’adoption devient l’unique famille de l’adopté et se substitue à la famille biologique.

Autorité parentale

Parents adoptifs exclusivement.
En cas d’adoption de l’enfant du conjoint, l’autorité parentale est exercée en commun.

Nom de l’adopté

Le nom de l’adoptant uniquement.

Nationalité

Si l’enfant adopté est mineur, et que l’un des parents adoptants est français alors il est automatiquement de nationalité française.

Mariage

Interdit entre l’adopté et sa famille d’origine ainsi que dans la famille de l’adoptant.

Héritage

L’adopté n’hérite que de sa famille adoptive, en tant qu’héritier réservataire.

Révocation

Irrévocable.

BON A SAVOIR : Quelle que soit la forme, simple ou plénière de l’adoption, celle-ci crée une obligation alimentaire réciproque entre adopté et adoptant.

 

Un cas à part : l’adoption de l’enfant de son époux, de son partenaire ou de son concubin est possible, à la condition que l’adoptant ait 10 ans de plus que l’adopté. L’adoption peut être simple, ou plénière sous certaines conditions (votre époux, partenaire ou concubin figure comme seul parent (biologique ou adoptif plénièrement) sur l’acte de naissance de l’adopté, l’autre parent s’est vu retirer son autorité parentale ou est décédé alors que ses propres parents sont également décédés ou se désintéressent manifestement de l’enfant, etc.).

L’intervention du notaire s’impose également ici, ne serait-ce qu’en matière de recueil des consentements : de votre époux, partenaire ou concubin, de l’adopté s’il a plus de 13 ans, voire de l’autre parent (qui perd alors son autorité parentale).

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